« L’Exorciste du Vatican » : Russell Crowe en roue libre

Dans ce film en salles ce mercredi 10 mai, l’acteur néo-zélandais incarne un prêtre ayant réellement existé, le père Amorth, réputé avoir été le meilleur exorciste du monde. Frisant la parodie, les aventures de son personnage passent de l’horreur à l’humour déjanté.

Russell Crowe incarne, à sa façon, un homme qui a réellement existé l'exorciste : du diocèse de Rome. Jonathan Hession
Russell Crowe incarne, à sa façon, un homme qui a réellement existé l’exorciste : du diocèse de Rome. Jonathan Hession

Par Michel Valentin 

Le 9 mai 2023 à 13h30

Le père Amorth (incarné par Russell Crowe) est un exorciste italien réputé à qui sont confiés des cas de possession désespérés. Malgré sa tendance à court-circuiter sa hiérarchie et une attitude parfois sensiblement différente de celle qu’on attend d’un prélat, ses résultats parlent pour lui. Alors que ses supérieurs commencent à mettre son travail en question, le pape lui-même lui confie une mission délicate : sauver l’âme d’un petit garçon menacée par un démon très puissant, au fin fond de l’Espagne…

Le père Gabriele Amorth (1925-2016) a réellement existé. Et, comme son personnage dans le film, il a été exorciste du diocèse de Rome, et écrit de nombreux livres, qui se sont très bien vendus, et ont même été traduits en français. Il a également créé l’Association internationale des exorcistes ! Une figure hors norme, on en conviendra, dont il est cependant permis de se demander s’il était vraiment tel que Russell Crowe l’interprète à l’écran.


Totalement en roue libre, l’acteur néo-zélandais en fait un prêtre qui rembarre ses patrons, se déplace à scooter, soutane au vent, adresse des clins d’œil aux nonnes, lance un « Tu as une sale gueule » à son adjoint éprouvé à la fin d’un exorcisme, et reprend des forces avec bonne lampée de whisky au goulot de sa fiole planquée dans ses habits ecclésiastiques !

Un Don Camillo traqueur de démons…

Bref, on alterne séquences chocs dignes de « l’Exorciste », du grand William Friedkin — qui a d’ailleurs réalisé un documentaire sur le héros, « The Devil and Father Amorth », sorti en 2017 — et passages relevant quasiment de la série Z à la « Y a-t-il un exorciste pour sauver le monde ? », avec Leslie Nielsen… Mais, miraculeusement, l’ensemble, dont on nous assure qu’il s’inspire des propres archives du père Amorth, tient la route.

On finit par s’attacher à ce Don Camillo traqueur de démons incarné par un Russell Crowe désormais très loin de l’athlète de « Gladiator » (physiquement, c’est plutôt au conducteur bas du front et fou furieux de « Enragé » qu’il ressemble désormais). La prestation du jeune enfant, joué par un gamin de 12 ans, Peter DeSouza-Feighoney, mérite également un coup de chapeau. Doté d’un visage déjà peu banal, le préado se transforme grâce à la magie du maquillage en créature repoussante capable de pousser à la démission même Cristina Cordula et ses « relookeuses » des « Reines du shopping » !

Le parisien

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