Kanye West s’adressant au public, dans un tee-shirt arborant le message provocateur « White Lives Matter », lors du défilé de sa marque Yeezy, à Paris, le 3 octobre 2022. EVB / LE MONDE
Un buzz chasse l’autre… La robe fabriquée en direct sur Bella Hadid au défilé Coperni faisait la joie des réseaux sociaux et était l’événement le plus commenté de cette semaine de la mode parisienne. Et puis, dimanche 2 octobre, Kanye West est arrivé. Il a défilé pour Balenciaga, et joué les invités surprise au show Givenchy de Matthew M. Williams, avec qui il a collaboré par le passé.
La star américaine n’avait pas seulement pour but d’être vue à la fashion week de Paris, mais aussi de faire voir : vers minuit et demi, lundi 3 octobre, un SMS prévenait quelques dizaines de professionnels de la mode d’un défilé de sa marque Yeezy le jour même, à 17 h 45 – sans égard pour les jeunes créateurs Rokh et Germanier, qui avaient officiellement réservé le créneau depuis longtemps et que West privait d’une partie de leur public. En guise d’invitation : une image d’une échographie 3D d’un fœtus humain, suggérant qu’était sur le point de voir le jour un projet « bigger than life », comme on dit au pays de Yeezy.
Anna Wintour fait mine de partir
Le lieu est révélé quelques heures avant les festivités : une ancienne boutique Conforama désaffectée de l’avenue de la Grande-Armée, juste derrière la place de l’Etoile. En fin d’après-midi, une foule compacte fait le pied de grue devant l’entrée, tout comme les journalistes à partir de 17 h 30. Diverses rumeurs circulent : une panne du groupe électrogène empêcherait le défilé de commencer avant 20 heures, mais Anna Wintour, la rédactrice en chef du Vogue américain, ne serait disponible que jusqu’à 18 h 45, après quoi elle partirait.
La vérité se trouve quelque part au milieu : à 18 heures, le public prend place dans les allées circulaires des premier et deuxième étages de cette boutique fantôme où les escalators sont à l’arrêt. Kanye West se trouve dans l’atrium du rez-de-chaussée, devisant gaiement avec les nombreux designers venus lui rendre visite : Demna de Balenciaga, Riccardo Tisci qui vient de quitter Burberry, Rick Owens, Stefano Pilati, Jean Touitou d’APC et John Galliano de Maison Margiela accompagné d’Anna Wintour. Une vidéo assez décousue projetée sur une immense toile semble sonner le début des festivités, chacun regagne son siège, Kanye West disparaît. Mais, à la fin de la projection, rien ne se passe. Le temps file, certains créateurs disparaissent, Anna Wintour fait mine de partir.
Kanye West alpague alors ses invités depuis le rez-de-chaussée. Il porte des tongs à strass et un tee-shirt qui n’en finit pas de faire parler de lui sur les réseaux depuis : devant, le visage de Jean Paul II et la phrase « Seguiremos tu ejemplo » (« Nous suivrons ton exemple ») ; derrière, le très polémique « White Lives Matter » (« Les vies blanches comptent »). En contrepoint du mouvement Black Lives Matter né pour protester contre la brutalité policière envers les Afro-Américains, l’expression « White Lives Matter » est un slogan des cercles de l’extrême droite américaine, notamment des suprémacistes blancs proches du Ku Klux Klan.
Mais lorsque Kanye West s’adresse à ses invités, il n’est pas question de politique, seulement de mode. Il justifie l’attente du public dans un long monologue : « Nous sommes en retard, mais la mode exige du temps et nous avons besoin de ce temps pour vous présenter les meilleures idées. Ce que vous vivrez ici, vous ne le vivrez pas sur Google. Nous ne nous laisserons pas intimider, ni traiter différemment de tout autre défilé de mode », affirme-t-il.
Une collection classique, sans surprise
Il revient sur sa carrière, explique que, par le passé, on l’a forcé à commencer un défilé ou à faire une tournée de concerts alors qu’il n’était pas prêt, et que ces contraintes l’ont abîmé, lui et son travail. Il évoque sa collaboration avec Gap qui a tourné court en septembre 2022, affirmant que l’enseigne de fast fashion américaine l’a trompé en commercialisant des tee-shirts bien trop chers. Après son discours, il cède la place à une chorale d’enfants – les siens sont présents, mais pas leur mère Kim Kardashian – qui entonne des chants religieux. « Gloria, gloria, domine deus agnus dei… »
Finalement, tandis que la chorale poursuit son œuvre, vers 19 h 30, le défilé chorégraphié par Vanessa Beecroft commence sans même que l’on s’en aperçoive. Des silhouettes noires passent discrètement dans les rangs peu éclairés. Les mannequins – parmi lesquels le designer Matthew M. Williams, Naomi Campbell ou encore la femme de Rick Owens, Michèle Lamy – ont souvent l’air étrange, avec leur crâne lisse et protubérant.
Les vêtements, imaginés en collaboration avec le designer Shayne Oliver (cofondateur de Hood by Air), semblent très classiques : des combinaisons intégrales voilant le visage, des bombers un peu courts, des bermudas à poches cargo, des débardeurs à fines bretelles, une doudoune déstructurée et des bottes en caoutchouc très larges. On retrouve un peu d’influence Balenciaga par Demna et Margiela dans ces expérimentations stylistiques qui n’ont visuellement rien de révolutionnaire.
La tension est montée d’un cran après le défilé. En coulisse, Kanye West a été vu avec Candace Owens, une éditorialiste politique proche de Donald Trump, anti-avortement et membre du lobby pro-armes. Il a éludé les questions des journalistes sur son tee-shirt (« Pourquoi pas ? ») et s’en est pris à Bernard Arnault, propriétaire du groupe LVMH.
A la suite du tollé que le défilé, et le tee-shirt en particulier, a suscité sur les réseaux sociaux, la star américaine en a remis une couche sur Instagram, mardi 4 octobre, dénigrant la journaliste de Vogue Gabriella Karefa-Johnson qui l’avait critiqué et accusant le groupe LVMH de maltraiter ses créateurs.
Alexandre Arnault, vice-président exécutif de Tiffany et fils de Bernard Arnault, ainsi que Marta Ortega, présidente d’Inditex, ont tous les deux assisté au défilé, prouvant l’intérêt que Kanye West suscitait encore dans la mode malgré les controverses. Celle-ci sera sans doute celle de trop.
Source : Le Monde
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